L'ensemble du monde arabe est en train de s'embraser littéralement. Parti de Tunisie, le mouvement se propage comme une onde de choc, à la fois vers l'ouest et vers l'est.
Confronté à son tour à une insurrection générale, le dictateur psychopathe Khadafi utilise des mercenaires pour tirer sur son peuple, en visant à la poitrine ou à la tête pour tuer, utilisant même des armes lourdes, mitrailleuses, lance-roquettes et missiles, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés. Suite à la violence de la répression, des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs, des ministres et des officiers de l'armée se sont ralliés au peuple.
Dans les régions libérées, la population s'est emparée des armes des mercenaires mis en déroute. Des portraits de Kadhafi sont brulés et les manifestants arborent le drapeau rouge noir et vert de la Libye d'avant Kadhafi. Mais à Tripoli, la dernière région encore contrôlée par le régime, les soldats qui refusent de tirer sur la foule sont abattus par leurs supérieurs. Plus de 120 soldats auraient ainsi été exécutés.
Actuellement, il n'y a plus un pays d'Afrique du Nord qui ne soit pas en état d'embrasement ou de révolte victorieuse. A l'est, le mouvement a gagné le Moyen Orient, avec le Yemen, Barhein, l'Iran, et même l'Irak où des manifestations ont eu lieu contre le gouvernement.
Après avoir soutenu ces dictatures depuis des dizaines d'années, les pays occidentaux doivent maintenant faire bonne figure et lâcher leurs anciens amis, tout en s'inquiétant pour les approvisionnements en pétrole et pour une éventuelle évolution vers des régimes islamistes dans les années futures.
D'ores et déjà, plus une goutte de pétrole ne sort de Libye et Kadhafi menace de détruire les installations pétrolières, dans une politique de la terre brulée. Ceci intervient alors que nous sommes arrivés au moment du "peak oil" prédit depuis longtemps. Du fait de la demande croissante de la Chine et des pays émergents, la demande a dépassé l'offre. Dès lors, l'arrêt des exportations libyennes ne peut que provoquer une envolée des cours du pétrole qui ne fait que commencer.
En Arabie Saoudite, la contestation monte et des premières manifestations ont eu lieu, alors que la population est de plus en plus touchée par la crise et les fortes augmentations des prix du logement et de l'alimentation. Cette semaine, le gouvernement saoudien a tenté de prévenir l'incendie en distribuant 36 milliards de dollars en aides sociales et en augmentations de salaire des fonctionnaires.
Si l'Arabie Saoudite était gagnée à son tour par la révolution et si ses exportations de pétrole se réduisaient, le monde connaitrait une crise énergétique à coté de laquelle les deux "chocs pétroliers" des années 70 paraitront insignifiants. Le prix du pétrole pourrait alors dépasser les 200 dollars, ce qui donnerait le coup de grâce aux économies occidentales après la crise financière.
La bonne nouvelle est que si cela arrive, cela sonnerait le glas des délocalisations et de la mondialisation libérale. La priorité sera alors de réduire les coûts de transports et donc de revenir le plus possible à une production locale pour une consommation locale. :-)